Je suis grâce à mon guide Patrice Lassalle invité à déjeuner dans un petit village près de Man, dans l’ouest de la côte d’ivoire.
Je savais par Patrice que ce village pratiquait des « fêtes de l’excision ». Mal à l’aise, je m’informe sur l’actualité de cette « pratique » et notre hôte répond, tout aussi gêné, que « c’est fini ces conneries ». Il change aussitôt de sujet et personne dans la voiture n’ose aller plus loin.
Son beau fils nous livre plus tard les détails : C’est suite à une vague de contamination par le VIH que les jeunes filles ont refusé d’être excisées. Et le rite de passage n’a pas été remplacé.
A Abidjan, une serveuse originaire de la région me confirme l’info et la pression sociale induite par le rite : La jeune femme tout juste pubère se voit traitée en reine pendant une semaine, a le droit de participer aux « causeries », se voit demander en mariage.
En cas de refus, elle reste une enfant. De fait, l’exil demeure alors inéluctable. Malgré les campagnes de sensibilisation, l’attitude des hommes ne varie pas.
Le rite refera t’il surface quand le VIH sera vaincu? Je le crains, car beaucoup d’hommes semblent souffrir d’angoisse de virilité (ils avalent avec évidence des poudres stimulantes à tout âge) et sont près à tout pour « encourager » la fidélité de leur femme.